Zoé Bonet
Réduire l'impact environnemental du transports des ESMS
Dernière mise à jour : il y a 5 jours
Pour les établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS), la question du transport des usagers est primordiale, et ce pour plusieurs raisons. Le transport représente 16% des émissions de CO2 de la santé. Comment les ESMS peuvent-ils réduire l'impact environnemental des transports ?
Certains ont l’obligation de le prendre en charge, il peut aussi arriver que les usagers se déplacent par leurs propres moyens ou utilisent les transports en commun. Dans tous les cas, les trajets sont récurrents et il s’agit d’une étape importante pour les personnes accueillies dans les ESMS, la journée démarre avec le trajet et il faut s’assurer qu’il se passe de la meilleure façon possible. En plus de ces préoccupations de bien-être, les préoccupations environnementales entrent en jeu, et ce de façon plus importante ces dernières années. Il s’agit d’une préoccupation commune à l’ensemble de la population, que les établissements prennent également en compte.
Par où commencer? Quels sont les leviers d’amélioration pour réduire la pollution émise par les transports ?
Le transport routier, mode de transport préféré de la santé
Chiffres du transport médico-social : trajets et dépenses liées
Comment réduire l'impact environnemental du transport des ESMS ?
Le transport routier, mode de transport principal des ESMS
Le transport routier est le premier mode de transport en France mais aussi dans le secteur sanitaire et médico-social. En 2019, ce sont 798,7 milliards de voyageurs-kilomètres qui sont comptés pour le transport individuel, contre seulement 60,7 milliards de voyageurs-kilomètres pour le transport collectif. Ces nombreux déplacements ont un impact sur l’environnement en termes de pollution qui est important à prendre en compte.
La mobilité des voyageurs en France est représentée à 80,8% par les véhicules particuliers, à 11,4% par les transports ferrés, à 1,6% par le transport aérien. Seulement 6,2% de la mobilité est représentée par les transports en commun.
En ce qui concerne le transport en direction des établissements scolaires, la majorité s’effectue également par l’utilisation de voitures individuelles (31%). Les moyens de transports favorisés sont ensuite la marche (30%), le bus (15%) et le car scolaire (18%). Le vélo et le covoiturage sont eux très peu utilisés (2% et 1%).
Selon Eco CO2, 74% des parents se déclarent prêts à participer à des concertations pour l’amélioration des déplacements autour de l’établissement scolaire de leur enfant.
Dans le secteur médico-social, le contexte est différent, mais les enjeux de transport sont les mêmes que ceux concernant les établissements scolaires, avec des déplacements entre le domicile et l’établissement, plusieurs fois par semaine. Même s'il manque des données concernant le transport médico-sociaux, on sait qu'il reste le mode de transport principal.
De manière générale, on constate une prise de conscience sur l’impact du transport, qui touche l’ensemble des secteurs.
Transport des ESMS : trajets et dépenses liées
En 2019, la dépense totale des transports en France était de 438,2 milliards d’euros (18,1% du PIB), dont 78% consacrés au transport routier.

Si l’on parle de transport sanitaire uniquement, en 2017, environ 87 millions de trajets ont été effectués par 5.8 millions de patients. Ce qui a représenté 5 milliards d’euros de dépenses financées, selon le rapport de la Cour des comptes d’octobre 2019.
Le transport des usagers est une question très importante pour les établissements sanitaires et médico-sociaux. D’une part, parce que c’est une étape nécessaire pour le déroulement d’un bon parcours usager; le transport est devenue l'une des dix priorités nationales de gestion du risque de l'Assurance Maladie, et d’autre part car il représente des dépenses importantes.
Le coût annuel du transport rapporté à la place dans l'ESMS varie entre 4 000€ et 16 000€ par personne accompagnée, pour 80% des ESMS interrogés, dans le cadre de l’enquête de coûts dans les structures d’accompagnement pour personnes handicapées, par la CNSA. La Cour des Comptes estime elle une moyenne de 4 000 euros par an.